
Parmi les plats emblématiques du Japon, le yakitori (焼き鳥, littéralement « oiseau grillé ») occupe une place de choix. Derrière ces simples brochettes de poulet se cache une véritable culture culinaire, héritée des siècles passés, qui continue de séduire les gourmets du monde entier.
L’origine du yakitori
Si l’art de griller la volaille est ancien au Japon, le yakitori tel que nous le connaissons aujourd’hui s’est popularisé à l’époque Edo (1603-1868), lorsque la cuisson au charbon de bois s’est généralisée. Ce mode de cuisson, appelé binchōtan, confère aux brochettes un parfum fumé subtil, incomparable.
À l’époque, le poulet n’était pas aussi couramment consommé qu’aujourd’hui : la viande était coûteuse et souvent réservée aux festivités. Peu à peu, les petites échoppes de rue – les ancêtres des actuels izakaya (bars à tapas japonais) – ont commencé à proposer ces morceaux de poulet grillés, faciles à déguster en toute convivialité, accompagnés de saké ou de bière.
Plus qu’un plat : un art de vivre
Au Japon, le yakitori est bien plus qu’une recette. C’est une expérience sociale. On le partage entre amis, on le grignote après le travail, debout devant une échoppe ou assis au comptoir d’un petit restaurant spécialisé, appelé yakitori-ya. Chaque brochette est préparée avec soin : le poulet est découpé en petits morceaux, parfois accompagné de ciboule (negi), puis rôti lentement, badigeonné d’une sauce sucrée-salée appelée tare ou simplement grillé au sel (shio).
Il existe une infinité de variantes, selon les parties du poulet utilisées : la cuisse juteuse (momo), la peau croustillante (kawa), le foie (reba), ou encore les fameuses boulettes de poulet haché (tsukune). Cette diversité fait du yakitori un plat à la fois simple et raffiné.
La recette traditionnelle à la maison
Bonne nouvelle : nul besoin de traverser le monde pour savourer un yakitori digne de ce nom ! Avec quelques ingrédients japonais (sauce soja, mirin, saké) et un grill bien chaud, il est possible de retrouver chez soi toute la magie de ces brochettes parfumées. La sauce tare, réduite jusqu’à devenir sirupeuse, donne au poulet un glaçage brillant et gourmand, tandis que la ciboule apporte une touche de fraîcheur.
Derrière ces brochettes se cachent des siècles de tradition et une philosophie de la convivialité. Alors, la prochaine fois que vous cherchez une idée de repas à la fois léger, savoureux et festif, laissez-vous tenter par le yakitori.
Temps de préparation: 20 minutes
Temps de cuisson: 10 à 15 minutes
Ingrédients (Pour 4 personnes):
Pour les brochettes:
- 500 g de blancs de poulet
- 1 botte de ciboule japonaise
- pics en bambou
Pour la sauce tare (laque sucrée-salée):
- 10 cl de sauce soja japonaise
- 10 cl de mirin (vin de riz doux)
- 5 cl de saké
- 2 c à s de sucre brun (ou cassonade)

Recette:
Trempez les pics à brochette 30 minutes dans l’eau froide pour éviter qu’ils ne brûlent durant la cuisson.
Dans une petite casserole, mélangez la sauce soja, le mirin, le saké et le sucre. Portez à ébullition puis laissez réduire doucement 10 à 15 minutes, jusqu’à ce que la sauce épaississe légèrement et devienne sirupeuse. Réservez.
Coupez le poulet en lanières ou en cubes selon votre envie. Enfilez le poulet sur les brochettes. Rincez la ciboule sous un filet d’eau froide, séchez-la puis ciselez-la finement.
Faites griller les brochettes sur un barbecue, un grill ou une poêle-grill. Badigeonnez régulièrement avec la sauce tare pendant la cuisson, en retournant plusieurs fois, jusqu’à ce que le poulet soit bien laqué et légèrement caramélisé.
Parsemez de ciboule japonaise et servez chaud, avec un peu de sauce en plus à côté. Traditionnellement, on mange les yakitori seuls, en accompagnement de riz ou comme tapas dans les izakaya japonais.