Nage Glacée de Melon de Cavaillon & Groseilles à Maquereau au Sirop de Menthe

En 1864, le conseil municipal de la Ville de Cavaillon sollicite des dons d’œuvres auprès d’auteurs réputés afin d’étoffer ses rayons. Parmi eux, Alexandre Dumas, qui leur adressera une réponse particulièrement surprenante.

Voici l’histoire de la rente viagère des melons d’Alexandre Dumas, telle qui la rapportera 12 années plus tard:

« A vingt-cinq kilomètres d’Avignon. Restes d’un arc de triomphe. Melons d’hiver renommés.
On présume que la ville de Cavaillon n’est citée ici ni pour sa position sur la Durance, ni pour son voisinage d’Avignon, ni pour son arc de triomphe, mais pour ses melons, non pas d’hiver, mais verts, renommés.
Un jour je reçus une lettre du conseil municipal de Cavaillon, lequel me dit que, fondant une bibliothèque et désirant la composer des meilleurs livres qu’il pourrait se procurer, il me priait de lui envoyer deux ou trois de mes romans qui, dans mon esprit, tiendraient la première place. J’ai un fils et une fille, je crois les aimer également ; j’ai cinq ou six cents volumes, je crois éprouver pour eux tous une sympathie à peu près égale ; je répondis à la ville de Cavaillon que ce n’était pas un auteur qu’il fallait faire juge du mérite de ses livres ; que je trouvais tous mes livres bons, mais que je trouvais les melons de Cavaillon excellents ; que, par conséquent, j’allais envoyer à la ville de Cavaillon une collection complète de mes oeuvres, c’est-à-dire quatre ou cinq cents volumes, si le conseil municipal voulait me voter une rente viagère de douze melons verts.
Le conseil municipal de Cavaillon, je dois le dire, me répondit poste pour poste que ma demande avait été accueillie à l’unanimité et que je me trouvais avoir une rente viagère, la seule selon toute probabilité que j’aurai jamais.
Il y a une douzaine d’années que je jouis de cette rente, et, je dois le dire, elle n’a jamais manqué une fois d’arriver à l’époque où les melons verts, un peu en retard sur les autres, entrent dans leur maturité ; or je ne sais pas si le conseil municipal de Cavaillon a l’obligeance de faire un choix parmi ses melons et de m’envoyer ceux qu’il croit les meilleurs, mais je répète que je n’ai jamais rien mangé de plus frais, de plus savoureux et de plus sapide que les melons de ma rente. Je n’ai donc qu’un désir à émettre, c’est que mes livres aient toujours pour les Cavaillonnais le même charme que leurs melons ont pour moi ; c’est à la fois une occasion qui se présente d’exprimer à mes bons amis de Cavaillon toute ma reconnaissance, et de désigner à toute l’Europe leurs melons comme les meilleurs que je connaisse ».

Alexandre Dumas

Vous l’aurez compris, c’est bien au melon de Cavaillon que je rend hommage aujourd’hui à travers cette recette simple et pleine de fraîcheur.

Temps de préparation: 15 minutes

Temps d’infusion: 5 minutes

Temps de cuisson: 5 minutes

Temps de réfrigération: 1 heure

Ingrédients (Pour 4 personnes):

  • 1 melon de Cavaillon
  • 200 g de groseilles à maquereau
  • 150 g de sucre en poudre
  • 15 cl d’eau
  • 10 feuilles de menthe (+ 4 feuilles pour le dressage)

Recette:

Versez l’eau dans une casserole et ajoutez le sucre en poudre. Faites chauffez sur feu doux jusqu’à dissolution complète du sucre. Ôtez du feu et ajoutez ensuite les feuilles de menthe préalablement lavées. Laissez infuser 5 minutes.

Passé ce temps, passez le sirop obtenu dans au chinois, puis laissez refroidir avant d’entreposer au réfrigérateur.

Coupez le melon en deux et formez des billes à l’aide d’une cuillère parisienne. Passez les groseilles à maquereau sous un filet d’eau froide.

Mélangez les fruits au sirop de menthe et entreposez au réfrigérateur minimum une heure. Dressez les fruits dans un plat ou des verrines, arrosez avec le sirop et parsemez de quelques feuilles de menthe.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *