Maëlle 
Parfois, il suffit de quelques jours loin du tumulte pour se reconnecter à l’essentiel. Mon escapade à Granville et aux Îles Chausey a été l’occasion parfaite de faire une pause, entre patrimoine, nature sauvage et embruns marins. Retour sur un séjour entre mer, histoire et douceur de vivre.
Granville, la Haute Ville suspendue entre ciel et mer
Dès l’arrivée à Granville, le regard est attiré par cette vieille ville perchée sur son promontoire rocheux. C’est là, dans la Haute Ville, que commence véritablement le voyage. En franchissant ses remparts, on entre dans un autre temps.
Autrefois ville fortifiée construite au XVe siècle sous l’ordre des Anglais, puis reprise par les Français pendant la guerre de Cent Ans, la Haute Ville est un joyau d’histoire.
On y déambule entre les ruelles pavées, bordées de maisons aux façades en granit, dont certaines datent de l’époque Renaissance. L’air y est chargé de sel et d’histoires, et les volets bleus, patinés par le vent, semblent chuchoter des souvenirs de marins partis au large.
Une halte incontournable : la maison natale de Christian Dior, transformée en musée, dont les jardins suspendus offrent une vue imprenable sur la mer. En se promenant le long des remparts, on découvre aussi les canons et les bastions qui témoignent du passé défensif de la ville.
Le soir, lorsque la lumière dorée vient lécher les toits, l’ambiance devient presque magique. Une atmosphère calme, hors du temps, où seuls les cris des mouettes rappellent la présence toute proche de l’océan.
Le port, cœur battant et vivant de Granville
Après le calme suspendu de la Haute Ville, direction le port de pêche, où le décor change radicalement. Ici, la vie est en mouvement : les pêcheurs préparent leurs filets, les goélands guettent les restes de poissons, et les coques colorées se balancent doucement au rythme de la marée.
C’est un lieu d’une authenticité rare, où l’on peut encore voir débarquer des caisses de bulots ou de maquereaux à l’aube. Granville est d’ailleurs connue pour être le premier port coquillier de France, et cela se sent : dans les effluves iodées, dans les cris des marins, dans l’animation constante des quais.
Une escale dans l’un des petits cafés du port permet de s’imprégner de cette ambiance locale, entre un café bien chaud et une conversation sur la météo des jours à venir.
Le Plat Gousset, entre élégance balnéaire et souffle marin
Autre étape incontournable de cette escapade : le Plat Gousset, cette promenade emblématique qui longe la mer au pied des remparts de la Haute Ville. Véritable vestige de la Belle Époque, le lieu séduit par son atmosphère à la fois élégante et décontractée. On y trouve une vaste esplanade bordée de balustrades blanches, un petit théâtre de plein air, des escaliers sculptés dans la roche… et bien sûr, le casino de Granville, qui trône fièrement face à la mer. Ouvert depuis 1911, ce bâtiment chargé d’histoire incarne le passé mondain de la ville, lorsqu’on venait “prendre les eaux” en Normandie. Aujourd’hui encore, le casino propose jeux, spectacles et animations, tout en conservant son architecture typique qui ajoute au charme du lieu.
C’est un endroit parfait pour une promenade au coucher du soleil, un arrêt culturel, ou même un instant gourmand — en savourant une glace ou un café en terrasse, avec le ressac en fond sonore.
Enfin, impossible de quitter Granville sans faire une halte gourmande chez Yver, le chocolatier emblématique de la ville. Située à deux pas du centre, cette maison fondée en 1946 est une véritable institution locale, réputée pour ses créations raffinées alliant savoir-faire artisanal et inspirations marines. Tablettes aux éclats de sel, ganaches onctueuses, pralinés croustillants… chaque bouchée est une invitation au voyage sensoriel.
Mais en été, c’est surtout leur glacier maison qui attire les fins palais : des parfums élégants et originaux comme citron-basilic, caramel au beurre salé, ou encore chocolat grand cru, servis dans des cornets croustillants faits sur place. J’ai opté pour le parfum vanille noire (sur la photo), et je n’ai pas été déçue! Une pause délicieusement régressive, parfaite après une baignade sur la plage du Plat-Gousset.
Cap sur les Îles Chausey : le paradis sauvage à portée de main
Depuis Granville, l’appel du large se fait irrésistible. À une demi-heure de bateau, les Îles Chausey s’étendent comme un archipel de rêve. Une cinquantaine d’îlots à marée haute… et plus de 300 à marée basse ! Ce phénomène unique fait de Chausey un lieu à géométrie variable, sculpté par les marées.
Sur la Grande Île, la seule habitée, il n’y a pas de voitures, pas de supermarchés. Juste des sentiers de sable, des criques désertes et une nature intacte. Le silence y est saisissant, juste rompu par le vent ou les voiles qui claquent.
Un pique-nique improvisé sur la plage, les pieds dans le sable encore tiède, et on oublie tout. La mer s’étale à perte de vue, d’un bleu profond qui tranche avec le vert vibrant de la végétation. Les bateaux dansent au loin, les mouettes planent, et le temps ralentit.
Un souffle d’évasion et de simplicité
Ce séjour entre Granville et Chausey a été une parenthèse rare. Une escapade faite de contrastes : l’histoire vivante d’une ville tournée vers l’océan, et le calme absolu d’îles oubliées du monde. Entre balades au fil des remparts, couchers de soleil sur les rochers, et siestes au bord de l’eau, chaque instant est inspirant.
Je termine en vous proposant une galerie de quelques photographies prises cet été.
